mercredi 30 juillet 2008

Chèreté de la vie en Côte d'ivoire : le marché Gouro d'Adjamé attend toujours la déflation

La Cherté de la vie qui frappe le monde entier n'a pas épargné la Côte d'Ivoire. A l'instar des autres nations du monde entier, la hausse du prix du baril de pétrole a rehaussé le prix des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité sur les marchés. Au marché d'Adjamé où nous nous sommes rendues, le transport, les produits alimentaires et le gaz butane ont subi une augmentation considérable.

Denrées de première nécessité

« Ma chérie, madame, viens payer, on peut s'arranger » tels sont les propos par lesquels les nombreuses commerçantes abordent ou hêlent les femmes venues faires leurs emplettes. Nous n'avons pas échappé à la règle. Ainsi, nous nous sommes approchée de la Première dame qui avait devant elle une table sur laquelle se retrouvaient toutes sortes de condiments. « Demandez, ce n'est pas cher, je peux vous vous faire un bon prix. » nous encourage-t-elle. Et de nous annoncer les différents prix : grosse boîte de piment sec : 1000, petite boîte : 500. Même prix pour le gombo sec, quant au gnangnan sec, c'est 800f la boîte et le piment en poudre varie entre 500, 300 et 200. « Mais on peut s'arranger » nous confie-t-elle. Un peu plus loin, sur un autre étalage, on trouve des tomates que la commerçantes nomme « tomate sodefel ». Là, il nous est annoncé que le kilogramme fait 600frcs « mais les prix varient en fonction des saisons. Les lundis et jeudi on fait le kg à 600 f parce qu'il y'a une affluence de tomates mais quand ça manque, on monte jusqu'à 700 voire 800frs »précise-t-elle. Sa compagne de gauche quant à elle vend des aubergines à des prix allant de 200f à 500f. Concernant les différentes variétés de riz, le sac de 50kg de brisure deux fois s'élève à 18500frs en raison de 400f le kilo. Le riz « malooussou revient à 20 000frs le sac de 50kg, le « déni kacha » coûte 16500frs le sac en raison de 350f le kilo et le long grain « oncle Sam » qui n'est pas à la portée du grand nombre fait 600f le kilogramme. Nous avons poursuivi notre randonnée et sommes entrés dans une boutique au cœur du marché Gouro. Là sont affichés différents prix. Le kilo du sucre roux est fixé à 450 frs, le sucre blanc, 500f, le litre de l'huile dinor revient à 750f et le sac du sel fin de cuisine, 2200frs. Chez les bouchers, les prix des kilos de viande varient en fonction de la sensibilité du commerçant et de son affinité avec le client. On passe facilement de 2000frs (prix officiel) du kg de viande de bœuf sans os à 1700frs ou moins. Et 1700frs (prix officiel) pour le kg de viande avec os ou moins que ça. Mais un autre secteur a retenu notre attention, celui du gaz domestique. Là de même les prix ne sont pas homologués. Tandis que certains fixent le prix de la petite bouteille communément appelé « Faitou » à 2500, d'autres vont jusqu'à 3000frs. Quant à la grande bouteille, elle peut coûter 5000frs voire 6000frs.

Les transporteurs et le transport

Si tous les ivoiriens ont souffert et soutenu la grève des transporteurs qui a eu lieu récemment à l'occasion du prix du carburant qui avait grimpé, ils ne profitent cependant pas des retombées des décisions du conseil de ministres extraordinaire. Alors qu'on s'attendait à voir le prix du transport baisser simultanément au prix du carburant, les ivoiriens ont très vite déchanté. Les tarifs des trajets observent une hausse de 50 à 100frs selon les communes. A Adjamé, les taxis « woro-woro » appliquent de nouveaux tarifs auxquels les Abidjanais s'habituent peu à peu. Pour exemple, Cocody à Adjamé, il faut désormais débourser la somme de 300f au lieu de 250frs. Pour se rendre à Treichville, 350frs, Marcory 500frs. Le transport en mini car « gbakas » pour la commune de Yopougon revient à 300frs, riviera2, 250f-300frs, et pour la commune d'Abobo, 250frs là où les passagers payaient 200frs voire 150frs. Et ce au grand dam des usagers qui n'ont que la voix pour se plaindre. Mais plainte ou pas ils sont obligés de se soumettre à moins de s'entendre avec l'apprenti dès la montée.

Pour sûr, les Abidjanais n'ont pas fini de grincer les dents car on annonce une augmentation de la baguette de pain pour un futur très proche. A quand la fin du calvaire ?

Joelle M

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