mardi 18 novembre 2008

Crise dans les fédérations sportives Ivoiriennes

Depuis un bon moment, on assiste à une panoplie de crises au sein des fédérations de sports dits mineurs. Aucune fédération ou presque n’est épargnée par les coups de forces, querelles et autres. De la fédération ivoirienne d’athlétisme (FIA) en passant par celle du Sport automobile (FISA-FISAM), la fédération ivoirienne de natation et de sauvetage (FINS) jusqu’à celle de Handball (FIHB), on assiste à des querelles autour du poste de président. Des textes sont violés et on se retrouve du coup avec des fédérations avec deux présidents. Mais qu’est ce qui motive les uns et les autres à vouloir diriger une fédération ? Est-ce l’intérêt du sport ou y’a-til des raisons personnelles qui font courir les hommes ?

Dans l’univers des fédérations

En dehors de la fédération ivoirienne de football qui semble être épargnée par tous ces remous, les autres fédérations sont sur des braises.

- Fédération ivoirienne d’athlétisme (FIA)

Ce sport connaît une crise sans précédent à tel point qu’on est aujourd’hui confronté à un bicéphalisme à la tête de la FIA. Débrimou Yao Nicholas et Hervé Porquet sont les deux hommes forts qui dirigent présentement cette fédération. Le premier cité a été élu le dimanche 11 mai dernier lors d’une assemblée générale. Seul candidat présent, il a été élu à la majorité (22) des clubs affiliés (27) et ce sous la supervision du ministère de tutelle. Mais le hic, c’est que le président sortant Hervé Porquet ne reconnaît pas cette élection qui selon lui est biaisée. Et pourtant la direction de la Réglementation et du Contentieux du ministère des Sports avait été mandaté pour trouver une solution en vue de la tenue de l’Assemblée générale élective. La date du 11 mai avait donc été arrêtée en accord avec les différentes parties. Mais lors d’une réunion du comité directeur le mardi 22 Avril dernier, celui-ci avait vivement protesté contre les décisions prises par la direction de la Réglementation et du contentieux. « Le comité directeur de la Fédération ivoirienne d’Athlétisme ne se reconnaissant pas dans cette Assemblée qui serait convoquée de manière illégale par la Direction de la Réglementation et du contentieux ne saurait mandater le président du Comité Directeur à y présider les séances. » Avaient-ils déclaré. Toujours selon M Porquet, la majorité des clubs votants n’étaient pas en règle vis-à-vis de la fédération. Conséquence, Hervé Porquet continue de mener des activités pour le compte de la FIA en tant que président, et soutient mordicus qu’il n’est aucunement accroché au poste de président mais ne réclament que justice soit faite et que les textes soient appliqués. Quant au nouveau président Débrimou, il affirme ne pas comprendre ce qui pousse les gens à vouloir diriger une fédération. « Les hommes manquent de fair play et sont obnubilés par leurs intérêts personnels » s’est-il exprimé à notre micro.

- FISA, FISAM

Même son de cloche au niveau du sport automobile. Après plusieurs moments d’une interminable crise, la fédération a finalement été scindée en deux. D’un côté, la FISA dirigée par Aka Bosson Hubert et d’un autre la FISAM conduit par Kady Angelbert.

- Fédération ivoirienne de handball (FIHB)

Crise beaucoup plus récente que celles citées ci-haut, elle n’en demeure pas moins corsée. En effet depuis le 13 novembre dernier, Me Sakho Souleymane est le nouveau président de la FIHB élu par des clubs de D1 et D2 et certains centres de formations lors d’une assemblée générale. Une AGE qui s’est déroulée en l’absence du comité directeur sortant et du ministère de la jeunesse, du sport et des loisirs pour la seule raison que pour ces deux parties, la date des élections était prévue le 13 décembre. Date qui par ailleurs a été maintenue par le ministère qui du coup a invalidée l’élection de Me Sakho par une ordonnance prise le 03 novembre dernier. Rencontré, ce dernier a déclaré ne pas se reconnaître dans cette décision et est prêt à descendre sur le terrain juridique. Quant à Ouattara Brahima, président sortant, il attend patiemment la date des élections qui décidera du nouvel homme fort de la FIHB.

Fédération ivoirienne de natation et de sauvetage (FINS)

Longtemps maintenue dans un climat quasi-paisible par feu Touré Lassena alias Castilho qui a dirigé la FINS d’une main de fer pendant 26 ans, la FINS est secoué par des remous. Voulant en savoir plus nous avons rencontré Oga Maxime, président intérimaire qui a accepté d’éclairer notre lanterne. « Il n’ya pas de dissidence à la FINS pour la simple raison que ceux qui s’agitent ne font pas partie du comité directeur et ne sont affiliés à aucun club. Ceux-ci désirent remplacer le DTN actuel Ouattara Bakary, l’entraineur national, Avit Kohi et le Secrétaire général. Chose que nous avons refusé car ces personnes ont été nommés par feu Castilho et nous, nous ne faisons que continuer son œuvre jusqu’en mars 2009. Date de l’AG ordinaire qui nous donnera mandat de poursuivre jusqu’en mars 2011 date des élections ou non. » a déclaré M Oga. Mais pour l’instant le comité directeur présent prépare activement le championnat africain qui aura lieu à Johannesburg sans se préoccuper des bruits qui courent. Encore une fois la question s’impose : qu’est ce qui fait donc courir les gens?

Parafiscalité : source de motivation ou non

Pour bon nombre de personne interrogées, c’est la parafiscalité qui motive les gens à vouloir obligatoirement diriger une fédération. Une parafiscalité qui, selon Me Goan de la fédération de Tennis et président de la conférence des présidents de fédérations et bien d’autres présidents interrogés, couvrent à peine les dépenses auxquelles sont confrontées les fédérations. « Les gens ont une mauvaise appréciation du rôle de président, ils pensent qu’il y’a beaucoup d’argent exemple, la parafiscalité. Alors qu’il n’en ait rien » dixit Me Goan. « Appliquons les textes et rien que les textes et respectons le ministère de tutelle qui selon le décret de 1968 sur les sports a tout pouvoir pour annuler les décisions prises an AG si ceux-ci sont contraires aux règlements et ne servent pas l’intérêt du pays. » a terminé Me Goan. Avis que partagent plusieurs. La Côte d’Ivoire a mal à son sport et a besoin de personnes responsables, aimant la chose sportive plus que tout, des personnes qui placent l’intérêt du sport au-dessus de leurs ambitions sordides et leurs intérêts malsains. Des personnes qui sont prêts à toutes sortes de sacrifices pour le développement du sport. Alors arrêtons toutes ces attitudes qui desservent le sport et nous ridiculisent sur l’échiquier national. Pour une fois, que les sportifs respectent les lois qu’ils se sont donnés et qu’ils les appliquent. Ce n’est qu’ainsi que le sport ivoirien pourra aller de l’avant.

Joelle M

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